Doté de 650 millions d'euros du grand emprunt, le CEA prépare un prototype
Alors que le chantier du premier réacteur nucléaire EPR en France, dit «de troisième génération», bat son plein à Flamanville, le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) s'active sur la génération suivante. «Nous devons anticiper la fin des ressources en uranium», a expliqué mercredi Christophe Béhar, directeur de l'énergie nucléaire au CEA, lors d'un point presse. L'équation est assez simple. Selon les évaluations de l'OCDE, dans un scénario de forte relance mondiale du nucléaire, les ressources d'uranium seront épuisées autour de 2050, ou vers 2080 s'il est jugé rentable d'exploiter des ressources non conventionnelles d'uranium issues de phosphates. Or les réacteurs de génération IV retenus par la France, des réacteurs à neutrons rapides (RNR), présentent l'avantage d'utiliser comme combustible des déchets radioactifs et de produire autant de plutonium qu'ils en consommeront.
Outre ces considérations stratégiques, le CEA pousse à activer la recherche sur les RNR avec le souci de maintenir des compétences menacées de disparition. Aujourd'hui, expose Christophe Béhar, il existe une petite centaine d'experts de la filière RNR en France, dont une quinzaine «capables d'intégrer la totalité du projet». Tous ces ingénieurs et chercheurs seront partis à la retraite d'ici à 2025.
Dynamique internationale
Ce savoir-faire devrait être entretenu grâce au projet Astrid. Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration), prototype de dimension industrielle (puissance de 600 mégawatts), sera construit au centre du CEA à Marcoule pour être opérationnel en 2020. Le projet a été doté à hauteur de 650 millions d'euros dans le cadre du grand emprunt.......
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/03/31/04016-20100331ARTFIG00717-la-france-prepare-le-nucleaire-de-2040-.php