bien que cet article date de novembre 2008 il est toujours d'actualité, vous pourrez lire sur le lien, les commentaires de 2010: de quoi s'agit-il? de notre santé
Huître triploïde : une « manipulation » bien cachée
une huître génétiquement modifiée, appelé huître « de Quatre saisons ». Est-elle le premier animal génétiquement modifié commercialisé en Europe ?
Mise au point en 1997 par l’Institut public français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), et commercialisée en 2000, cette huître possède non pas 2n chromosomes (espèce diploïde, où chaque chromosome est apparié avec son homologue) mais 3n. Elle est donc dite triploïde. Interrogé par Inf’OGM, M. Leborgne, président du syndicat des ostréiculteurs, ne tarit pas d’éloges sur cette huître qui « pousse » plus vite, et dans des milieux non favorables aux huîtres classiques. Du coup, elle peut être vendue en été. Elle représente actuellement environ 30% des huîtres vendues en France, tendance qui, selon lui, va continuer à la hausse.
Deux méthodes de modification
La première méthode consiste à produire des gamètes à 2n chromosomes (au lieu de n pour un gamète normal), via un choc chimique ou physique (notamment thermique). La fécondation de ces gamètes avec avec un gamète classique à n chromosomes (haploïde) donne une huître triploïde à 3n chromosomes.
La deuxième méthode, brevetée en 1996 aux Etats-Unis, et actuellement prédominante, consiste à féconder un ovule triploïde (3n chromosomes), résultant donc d’une première manipulation, avec un spermatozoïde haploïde (n). Les huîtres obtenues (4n) croisées avec des diploïdes, donnent naissance à des larves triploïdes, sans mortalité, de qualité uniforme et en théorie stériles.
Une stérilité programmée...."La première conséquence est que ces huîtres sont stériles. Les ostréiculteurs qui élèvent des huîtres triploïdes ont donc perdu leur indépendance : ils sont dans l’obligation de passer par des écloseries pour renouveler leurs huîtres. Par contre, le consommateur semble y gagner, puisque, avec l’absence de gamètes, ces huîtres ne sont pas « en lait ». Seconde conséquence, leur stérilité implique qu’elles ne dépensent pas d’énergie pour la reproduction et poussent donc plus vite que les autres. "
Des risques évalués avec des données lacunaires.....
Quel étiquetage ?
Selon le comité national de la conchyliculture, l’absence de règlementation spécifique aux huîtres triploïdes est logique, car elles ne sont pas considérées comme un « nouveau produit ». Ainsi, il n’y a pas d’obligation d’étiquetage particulier. De même, le fait d’être triploïde n’a pas à être précisé, puisque, selon la Commission européenne, ces huîtres peuvent exister en infime quantité à l’état naturel. Le ministère français de l’Agriculture n’est pas plus favorable à l’étiquetage obligatoire pour le consommateur. Et si la Satmar indique bien, sur les lots de naissains qu’elle vend, le caractère triploïde ou non, cette information disparaît une fois les huîtres sur les étals des commerçants.
L’huître triploïde, modifiée chromosomiquement, n’est pas un OGM, au sens juridique car il n’y a pas eu d’apport de gène étranger (cf. page 1). Cependant, comme les PGM, elle implique une dépendance du mareyeur vis-à-vis des écloseries, et elle nécessiterait davantage d’études d’impacts sanitaires et environnementaux
http://www.infogm.org/spip.php?article3767