Des chercheurs français publient, vendredi 7 mai dans Science, l'analyse de tels grains microscopiques, dont certains forment "une nouvelle population d'objets extraterrestres", dit Cécile Engrand (CNRS et université Paris-XI), coauteur de ces travaux qui pourraient contribuer à trancher le débat sur l'origine de la matière organique du système solaire
La Terre subit en permanence le bombardement subtil de telles particules. Mais celles-ci, sitôt parvenues à la surface du globe, se mêlent aux poussières terrestres. Pour les retrouver, les chercheurs n'ont d'autres choix que de prospecter les étendues enneigées de l'Antarctique, seuls lieux suffisamment vierges pour en garder la trace ténue.
De plus, l'analyse de ces "micrométéorites ultracarbonées" a permis de révéler la présence de minéraux sous forme cristalline. "Or les phases cristallines sont très rares dans le milieu interstellaire, explique M. Duprat. Elles sont au contraire typiques des disques protoplanétaires, ces disques de matières en rotation autour des étoiles jeunes et qui donnent, à l'issue d'un mécanisme d'accrétion, les systèmes planétaires
Cette matière organique pourrait donc avoir été formée au sein même du système solaire. "Jusqu'il y a environ cinq ans, l'hypothèse dominante était que la matière organique était héritée du milieu interstellaire et n'était pas à proprement parler originaire de système solaire", explique Mme Engrand.
Ces données plaident, au contraire, en faveur de l'idée que les processus de formation des systèmes stellaires - à l'image du système solaire - incluent des mécanismes capables de forger cette matière organique, brique élémentaire de tout édifice biologique
http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/05/07/l-antarctique-livre-le-secret-de-poussieres-extraterrestres_1348090_3244.html