Parmi les multiples récits mettant en scène des poltergeists, l'un des plus étonnants demeure celui du professeur Perty, de l'Université de Berne, publié en 1863 à propos de la "maison hantée du conseiller national Joller" de Niederdorf, près de Stans, dans le canton d'Unterwalden, en Suisse.
En voici un extrait : "Au mois d'août 1862, du 15 au 27, des tables et des chaises ont été renversées par une main invisible ; des coups furent frappés contre les portes et contre les planches, des portes s'ouvrirent et se fermèrent d'elles-mêmes ; à la fin, le bruit devint terrible, les verrous sautèrent et l'on craignit la démolition de la maison. Pour les personnes qui se trouvaient dans la chambre, les coups venaient de la cave sous le plancher ; pour celles qui étaient en observation dans la cave, ils venaient de haut en bas ; en même temps, des coups étaient frappés comme avec un marteau, sur les tables et les chaises. Malgré les recherches les plus minutieuses, on ne put trouver à tout cela une cause visible".
Suspecté de fraude et d'affabulation, le conseiller Joller se défendit en apportant son témoignage au professeur Perty. Toutes les formes de manifestation associées aux poltergeists s'y trouvent détaillées : "Les phénomènes, dont bien malgré moi il fallut me convaincre, au grand jour, pendant six semaines, sont de nature très diverses. Au commencement se firent entendre des coups frappés contre les murs, les planches, et surtout contre les portes de la maison. Parfois, ces phénomènes étaient si violents que les portes s'ouvraient et se refermaient, arrachées avec force des loquets. Ces bruits diminuèrent ensuite pour se changer en un léger cahotement. Des tables, des chaises, de la vaisselle furent renversées, tantôt avec bruit, tantôt sans bruit ; des tableaux furent enlevés des murs, des vases ôtés des tables et des commodes, puis posés renversés sur le plancher ; toutes sortes d'objets ont été bizarrement pendus aux clous ; finalement "des tableaux ont été retournés sous nos yeux contre les murs", des pierres, des fruits, des habits, etc... ont été jetés de tous côtés (...)."