Un journaliste de France 3 affirme avoir été frappé par le service d'ordre de Nicolas Sarkozy lors de sa visite nocturne en Seine-Saint-Denis
A peine le jeune homme qui avait insulté le chef de l'Etat lors d'une visite de nuit en Seine-Saint-Denis est-il condamné, que l'affaire rebondit : un journaliste cameraman de France 3 affirme avoir été giflé par un policier alors qu'il voulait filmer l'arrestation. Dans un communiqué, le préfet de Seine-Saint-Denis "s'étonne de ces affirmations, eu égard à leur caractère tardif" et "rappelle que les services de police qui ont procédé à cette interpellation étaient des effectifs locaux et non le service de sécurité du Président".
"J'étais là par hasard, sur un tout autre sujet", explique sur le site Europe 1.fr le cameraman de France 3 Ile-de-France, Pierre Lassus, lorsque, avec son équipe, il a vu Nicolas Sarkozy sortir du commissariat de Saint-Denis. Il a ensuite vu un jeune homme, qui aurait insulté le chef de l'Etat, se faire arrêter par des policiers. Une partie de la scène a été filmée et diffusée dans le journal télévisé de France 3 Ile-de-France. "Quand le service d'ordre de Nicolas Sarkozy l'a arrêté, j'ai essayé de filmer mais nous n'avons pas pu. L'un des hommes s'est alors approché de moi et m'a claqué directement, en disant : on ne filme pas", poursuit le cameraman.
"Atteinte à la liberté de la presse"
La direction de France Télévisions "s'étonne du traitement qui aurait été réservé" au journaliste et "demande à ce qu'une enquête soit diligentée au plus vite de façon à ce que les faits puissent être vérifiés, qualifiés et éventuellement sanctionnés". Le SNJ-CGT de France Télévisions a décidé de porter plainte "pour atteinte à la liberté de la presse" et de saisir le ministre de l'Intérieur pour qu'une enquête soit diligentée par l'Inspection Générale des Services, a indiqué Jean-François Téaldi.
La société des journalistes de France 3 a dénoncé pour sa part une "grave atteinte à la liberté de la presse". "A l'évidence, la présidence de la République n'accepte les médias que dans un cadre qu'elle a au préalable strictement défini, pour contrôler au mieux son image", poursuit la SDJ dans un communiqué. Elle rappelle "qu'aucun journaliste" n'avait été informé du déplacement du chef de l'Etat et que le caméraman de France 3, qui enquêtait depuis trois jours sur un trafic de stupéfiants, "avait pris soin de se présenter en tant que journaliste de France 3 auprès du ministre de l'Intérieur".
http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/2010-06/sarkozy-dans-le-9-3-apres-les-insultes-la-gifle-5898487.html