Le « Bunker » de Valcartier: une relique de la guerre froide à Québec
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aurie
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Sujet: Le « Bunker » de Valcartier: une relique de la guerre froide à Québec Ven 25 Juin - 10:20
Peu de gens connaissaient l’existence d’un abri nucléaire à Québec. Un bâtiment conçu pour protéger 400 personnes lors d’une éventuelle attaque nucléaire. Cet abri et 5 autres ont été construits pour abriter le gouvernement intérimaire de leur province respective [img][/img] L’abri de Valcartier a été construit en octobre 1963 au coût de 223 625 $. Ce montant peut paraître peu, mais si on l’indexe à 2010, cela nous fait un montant de 1,6 M$. Le bâtiment est sur 2 étages de 80 mètres (262′) par 40 mètres (131′). Le rez-de-chaussée est recouvert de terre et de gazon. Un escalier permet d’accéder à l’autre étage au sous-sol.
Un plus grand « bunkers » (4 étages) avait été construit à Carp en banlieue d’Ottawa (localisation sur Google Map) pour le gouvernement fédéral. L’opposition fédérale à l’époque se moquait de ces installations et les surnommait les « Diefenbunkers ». Un surnom inspiré de John Diefenbaker, le premier ministre canadien à l’époque. Le bâtiment de Carp appartient au Musée de la Guerre froide et peut être visité par le public.
Le rez-de-chaussée On accède au rez-de-chaussée par un court tunnel. Au bout de ce dernier, plusieurs portes doubles renforcées doivent être franchies pour accéder à l’intérieur. Une porte simple sur la droite permet d’accéder aux douches de décontamination.
Douches de décontamination Lors d’une contamination de radiation à l’extérieur, celui ou celle qui aurait voulu pénétrer dans le « bunker », aurait dû jeter ses vêtements et se doucher. Les douches ressemblent à des postes douaniers. On y entre d’un côté et on en sort décontaminé de l’autre. Chaque douche a sa porte pour créer un sas fermé. Ce sont des douches normales avec un plancher de béton.
C’est l’une des pièces les plus originales du bâtiment. De nos jours, elle est fermée à clé en tout temps et n’a subi aucune modification au fil des années. Lors de la visite, il n’y avait même pas d’ampoule électrique dans le plafonnier Salle à manger La salle à manger est la plus grande pièce de l’abri. Elle est située au fond à droite. La cuisine était dans la même pièce et elle occupait le mur du fond. Elle comportait plusieurs exemplaires d’électroménagers. Aujourd’hui, l’équipement de cuisine a été retiré, mais on voit toujours la céramique turquoise sur le dosseret.
Fait intéressant, on peut accéder à une cage d’escalier à l’aide d’une lourde porte renforcée. C’est un escalier en colimaçon très étroit en métal qui se rend au toit. La cage d’escalier a des murs en béton et on remarque de nombreuses traces d’écoulement d’eau de pluie depuis longtemps. Elle se descend aussi au sous-sol dans une pièce d’entreposage. Il est impossible d’ouvrir les portes de l’intérieur de la cage d’escalier. Un occupant du bâtiment doit le faire. Cet escalier aurait pu servir de sortie de secours pour accéder à un hélicoptère sur le toit
Dortoirs L’essentiel des chambres à coucher est au rez-de-chaussée. Ce sont des petites pièces avec un ameublement rudimentaire. Il existe des chambres seules, pour officiers, et des chambres à 2, 4 et 6. Le mobilier original est toujours là sauf les matelas qui ont été renouvelés. Il y a des petites tables de nuit et des commodes 3 tiroirs arborant la robe et le turquoise pâle qui témoignent bien de leur âge vénérable. Dans certaines chambres plus grandes, il y a des casiers de rangement fermés vissés au mur. Certaines chambres ont des lavabos.
Cette section est un peu un labyrinthe. Plusieurs corridors étroits ont été faits pour accéder aux petites chambres. L’orientation est difficile
[img][/img] [img][/img] Le labyrinthe des dortoirs, suivant d’une chambre simple, puis double, et une chambre à 6. Enfin, deux commodes d’un autre temps, toujours utilisées
Les salles de bains communes Il y a des salles de bains séparées pour les hommes et pour les femmes. Dans celle des hommes, il y a une petite tablette en métal devant chaque miroir pour déposer ses effets personnels (rasoir, brosse à dents, etc.). Les urinoirs du côté des hommes sont défectueux et ils étaient condamnés lors de notre visite.
Sans avoir visité le côté des femmes, j’ai remarqué à distance qu’on avait eu la délicate attention de peindre les murs d’une couleur rose pâle ou d’un lilas. Autre signe de l’époque, les machines de lavage du linge y étaient installées aussi [img][/img] Le sous-sol Le sous-sol comporte plusieurs pièces communes. Certaines sections n’ont pas pu être visitées puisqu’elles servent actuellement pour des activités confidentielles. Cela nous a tout de même permis de visiter plusieurs locaux intéressants.
Grands locaux Les forces utilisent de grandes pièces comme salles de formation. D’ailleurs, lors de notre passage plusieurs soldats étaient présents pour des formations dans le cadre de leur montée en puissance pour se rendre en Afghanistan. Pour les technophiles, il y avait aussi une salle d’entraînement avec des simulateurs informatiques de combat.
Fait inexpliquée, certaines grandes salles étaient adjacentes à une petite pièce ayant de grandes fenêtres. Un genre de poste de garde.
Chambres des dignitaires Une des plus grandes curiosités lors de notre visite était des quartiers des dignitaires. On peut lire les inscriptions originales sur les portes « GROUPE MINISTÉRIEL », « L-T GOUVERNEUR » et « AVOCAT/JUGE
Bâtiment pour la Garnison depuis les années 90 La guerre froide s’est terminée autour de 1991. On nous dit que l’abri a perdu sa vocation première à la même époque. Il est dorénavant utilisé pour les besoins courants des Forces armées canadiennes. Comme stipulé plus haut, ses grandes salles servent pour la formation de groupes et ses dortoirs servent en cas de débordement lorsque beaucoup de soldats séjournent à la base
Observations et faits intéressants •Aucun ascenseur n’avait été prévu. Toutefois, un treuil électrique a été installé au plafond de la cage d’escalier centrale. Elle permet de hisser une cage de métal servant à monter et descendre de lourdes pièces de matériel au sous-sol. Le treuil est original et on dit qu’il date de 1964. Il sert toujours.
•Le responsable de l’immeuble nous a indiqué que la plupart (ou peut-être la totalité) des murs intérieurs sont en béton et recouverts de gypse. D’ailleurs, nous avons remarqué que de grandes portes dans les corridors permettent de fermer et d’isoler des sections du bâtiment. Sa position n’est plus secrète, il est situé sur la rue de la Grande Hermine sur le base de Valcartier. Visite de l’abri en 1975 Une équipe de tournage de Radio-Canada avait visité le « bunker » en 1975. On a pu reconnaître plusieurs pièces qu’on a visitées. Peu de choses ont changé.