Le mythe du Déluge est commun à bien des civilisations. Partagent-elles un même souvenir ? La légende ne recouvre-t-elle pas un cataclysme historique universel ?
Mésopotamiens, les premiers récits de déluge comprennent, entre autres, une version sumérienne du IIIe millénaire avant notre ère et des versions babylonniennes, dont "l'Epopée de Gilgamesh" (VIIe siècle avant JC).
Le récit le plus célèbre, celui de la Bible, est issu de deux textes rédigés du VIIIe au VIe siècle dans les royaumes nés du schisme de la monarchie israélite. Autour d'eux se greffent des textes d'inégale valeur.
Le mythe du Déluge décrit la destuction de l'humanité. Mais cette fin du monde n'est jamais radicale car l'eau purifie et c'est une terre vierge émergée, symbole de la cosmogonie, que s'opère une régération à travers l'humanité à partir des survivants élus.
Dans presque tous les écrits, on parle d'une embarquation à construire mais dans le texte iranien, celle-ci devient un enclos et, dans le récit grec, c'est d'un coffre dont il s'agit. La plupart y enferment leur famille, des animaux et échantillonages de faune et de flore.
Le Déluge devient alors une pluie torrentielle qui dure 7 jours ; il est dû dans la Bible aux précipitations ininterrompues de 40 jours et 40 nuits, auxquelles s'ajoute une mer montée à l'assaut des montagnes.