Afin de pallier le problème de la production de viande, véritable ruine pour la planète et les pays pauvres, les ingénieurs de la FAO ont très sérieusement émis l’idée que la consommation d’insectes puisse remplacer avantageusement les produits carnés habituels, lors d’une conférence à Chiang Mai, en Thaïlande. En effet, les 9 milliards d’individus attendus en 2050 commencent à poser un sérieux problème de disponibilité des ressources naturelles. Plutôt que de limiter comme il se doit la population humaine, les chercheurs veulent nous faire avaler des couleuvres. Enfin, des insectes…
L’entomophagie présente de nombreux avantages que la FAO pense sérieusement exploiter pour résoudre la crise alimentaire actuelle ainsi que les suivantes « C’est un type d’alimentation aussi vieux que l’homme », explique Bruno Comby, fondateur de l’institut éponyme et père de la renaissance de ce mouvement dans le monde. « Les petites bêtes ne sont pas seulement délicieuses, elles sont aussi très riches en protéines et présentes en abondance dans la nature ».
L’organisation estime que plus de 1 400 espèces de larves et d’insectes sont consommées dans 90 pays repartis sur les cinq continents. Les insectes sont une source d’alimentation très abondante et les besoins en eau et nourriture sont infiniment moins importants que pour les élevages traditionnels. Passé le stade du dégoût (dans les cultures occidentales), celui qui mange des insectes mange sain : les larves d’abeilles ont une très forte teneur en vitamine D et la chair du criquet offre bien plus de glucide et de calcium que n’importe quelle viande de bœuf.
Quelques aspects inquiétants
En matière d’alimentation, l’homme doit se plier un minimum aux lois de la nature, car la nourriture (d’origine animale et végétale) provient d’écosystèmes qu’il est dangereux de perturber. L’élevage et l’agriculture ne font pas exception.
Les conséquences ne sont pas spectaculaires mais n’en sont pas moins dramatiques. Ainsi, au début du XXe siècle, les paysans cultivaient encore des dizaines de variétés de blés, de maïs et autres cultures. Par d’incessants échanges et dans l’optique d’un productivisme exponentiel, l’industrie agro-alimentaire a sélectionné les variétés qui lui paraissaient les plus intéressantes. Conséquence, celles parfaitement adaptées à leur milieu ont été remplacées par d’autres, vulnérables aux maladies. D’où l’utilisation d’insecticides, et plus tard d’OGM, pour tenter de recréer, entre autres, la résistance naturelle des espèces disparues. Sans compter l’appauvrissement des qualités nutritionnelles de ces plantes. Les fruits et légumes offrent cependant une large partie, sinon la totalité, des besoins de chacun.
Omnivore signifie-t-il « manger de tout » ou « tout manger » ?
L’homme s’introduit dans tous les maillons de la chaîne alimentaire, il court-circuite de fait les relations d’interdépendance entre les espèces et prive de leur nourriture des espèces à régime exclusif.
L’entomophagie peut être intéressante si elle reste cantonnée à un marché de niche, si les prélèvements d’insectes ne mettent pas à sac les biotopes de ces derniers. Exemple, consommer quelques-uns des millions de criquets migrateurs qui ravagent les cultures pourrait être avantageux pour nourrir la population et protéger les champs.
Une entomophagie de masse risque de menacer les espèces d’insectes comestibles et donc de déstabiliser les écosystèmes auxquels ils sont essentiels. Il est probable que cette surexploitation continue, d’autant que le but de cette annonce est de trouver à nourrir 9 milliards d’individus. Chaque année, ce sont 60 milliards d’animaux (sans compter les poissons) qui sont tués pour la consommation humaine. Ce qui laisse imaginer le nombre d’insectes équivalent…
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