Le 3 mars de cette année, la Chancelière allemande Angela Merkel a, dans son discours de présentation de l’Allensbacher Jahrbuch der Demoskopie [bible allemande des études d’opinion], indiqué clairement sa position à propos de la démocratie en Allemagne. Citant un ancien président fédéral, elle s’est opposé au fait d’«écouter le peuple» et a déclaré que si l’on fondait la politique sur la volonté populaire, «la mission de pilotage et la conception de la politique n’y trouveraient pas leur compte»
et elle a poursuivi en disant: «Mais c’est justement pour cette raison que je suis profondément persuadée qu’il est bon que nous ayons une démocratie représentative et non une démocratie plébiscitaire et que la démocratie représentative nous donne, pendant des périodes déterminées, la possibilité de prendre des décisions, de faire de la propagande en leur faveur et de modifier ainsi les opinions. Si nous jetons un regard rétrospectif sur l’histoire de la République, nous pouvons dire que les grandes décisions n’avaient pas le soutien d’une majorité lorsqu’elles ont été prises.
L’introduction de l’économie sociale de marché, le réarmement, les traités avec l’Est, la «double décision de l’OTAN [de 1979, visant à moderniser les forces nucléaires de théâtre à longue portée], le maintien de l’unité, l’introduction de l’euro de même que l’engagement accru de la Bundeswehr dans le monde, presque toutes ces décisions ont été prises contre la majorité des Allemands. C’est après coup seulement que dans bien des cas, ils ont modifié leur opinion. Et je trouve tout à fait judicieux que la population attende de voir les résultats d’une mesure pour se forger une opinion. Je crois que c’est l’expression du primat de la politique. Et nous devons nous y tenir.»
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