Pour dominer la mort il faut vaincre la vie,
Il faut savoir mourir pour revivre immortel.
Il faut fouler aux pieds la nature asservie,
Pour changer l’homme en sage et la tombe en autel. »
Eliphas Levi
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John Dee vit le jour pour la première fois le 13 juillet 1527 dans une demeure de Mortlake, bercé par le bruit de la rivière toute proche. On s’aperçut très vite, de la nature surdouée de cet enfant. Il commença par étudier l’astrologie, cette science suprême, magie astrale, qui met les êtres à leur vraie place dans l’univers. Dès l’âge de quinze ans, grâce à sa nature exceptionnellement studieuse, il suivit les cours du collège St John à Cambridge,
il dévora le traité d’astrologie de Robert Fludd, le résultat ne se fit pas attendre, il devint malgré son jeune âge un très bon astrologue. Il continua avec brio ses études dans ce collège jusqu’en 1545, période à laquelle il remporta toutes les palmes décernées. On retrouvera d’ailleurs dans son journal ses quelques notes qui résument bien l’état d’esprit dans lequel il vivait : « j’étais tellement attaché à mes études que je respectais invariablement l’horaire suivant : seulement quatre heures de sommeil par nuit ; deux heures par jour pour manger et boire ; et des dix huit heures restantes (excepté le temps consacré au service divin), tout était dévolu à mes études.
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Il étudia la kabbale, en particulier « De arte cabalistica » de John Reuchlin, mais c’est avec la découverte de l’ouvrage magistral de Cornélius Agrippa de Nettesheim « De Occulta Philosophia », publié à Anvers en 1530, que Dee devint le maître de la magie.
Grâce à l’enseignement d’Agrippa, Dee apprit que les liens étroits qui unissent les différentes sciences hermétiques sont les mathématiques, voici d’ailleurs ce qu’Agrippa affirme dans sa préface :
« les doctrines mathématiques sont telles qu’elles présentent une nécessaire affinité avec la magie, et ceux qui enseignent cette dernière sans elles sont hors de la voie, oeuvrent en vain et n’obtiendront en rien l’effet désiré ». L’archi magicien, ancien enseignant de l’université de Louvain exposait une théorie des nombres opérant dans les trois mondes, « le naturel ou l’élémental, où le magicien opère par la magie naturelle, le monde célestiel ou moyen, où le mage opère par la magie mathématique, et le monde super célestiel, où il opère par des configurations numériques ». Il existe cependant un quatrième volume apocryphe où le magicien opère par la magie noire. Ces exposés dévoilèrent à Dee ce qu’il concevait depuis quelques temps, la concentration sur l’étude des mathématiques, clefs de toutes les sciences, incluait nécessairement l’opération grâce aux nombres dans la configuration des anges et des démons.
Ce fut sans aucun problème que John poursuivit son enseignement, en 1546, il fut nommé l’un des premiers élèves au Trinity Collège. Ses lectures quotidiennes se composent de nombreuses références, dont Raymond Lullé, Paracelse, Homère, on ne saurait tous les citer. Désormais, John accumula le savoir, il constata que l’enseignement officiel ne lui apportait plus rien, et que seul les voyages et les rencontres intéressantes enrichiraient à présent ses connaissances. Ce fut par un véritable coup de théâtre, qu’il décida de mettre fin à ses études. Cette année scolaire devait se clôturer par une pièce d’Aristophane,
« La Paix », on demanda à Dee de mettre cette œuvre en scène, c’est alors qu’il eut l’idée de construire une petite merveille mécanique dont la technique était totalement inconnue en Angleterre en ce siècle, et l’on vit s’élever lors de la représentation un énorme insecte argenté mû par un fil invisible et un mécanisme secret dont personne ne trouva jamais la clef, cet insecte hallucinant pour l’époque emportait sur sa carapace un homme en chair et en os. Suite à cette apparition considérée comme diabolique,
Dee échappa de justesse à une accusation de sorcellerie, il en profita pour répondre à une invitation faites par le célèbre astronome et géographe Mercator, qui le conviait à l’université de Louvain, « fontaine inépuisable de savoir ». Arrivé à Louvain en 1548, il rencontra immédiatement de nombreux acolytes du célèbre Cornélius Agrippa, mage, qui toute sa vie a travaillé au Grand Œuvre Alchimique, et qui affirma avoir réussi à matérialiser des apparitions de démons, déclarations qui encouragèrent un peu plus Dee dans ses études sur les sciences hermétiques et les rituels magiques
Dorénavant, il consacra énormément de temps à ses voyages et à la rencontre de nombreuses personnes qui pouvaient l’aider à évoluer. Il décida de ne pas achever son rectorat, par contre, il devint un très bon cartographe et un alchimiste renommé, de plus, il trouva le temps d’écrire quatre livres sur trois ans, dont deux en latin. Ces études prolifiques lui valurent une invitation de retour sur sa terre natale, auprès de la cour d’Edouard VI qui lui octroya les rectorats d’Upton-Upon Severn, dans le comté de Worcester et de Long Leadenham dans le comté de Lincoln, en outre, le Roi, accorda à
Dee une pension, en contre partie d’un service dont la nature reste assez obscure, mais qui serait lié à des pratiques de magie. A l’accession au trône de Mary Tudor l’épouse du très catholique Philippe II d’Espagne, le vent tourna, l’anathème fut jeté sur tout étudiant en mathématiques et arts magiques, ces deux disciplines étant considérées identiques et hérétiques à cette époque, c’est de justesse que Dee échappa à une accusation de sorcellerie touchant la Reine, il aurait envoûté celle-ci.
Il arriva à convaincre le sombre Archevêque Bonneur de son innocence ce qui lui permit d’échapper à l’accusation d’hérésie, cela ne l’empêcha pas malgré tout d’être incarcéré pendant un certain temps. Il proposa de travailler comme assistant d’un inquisiteur, ce qui lui permit de récupérer de nombreux ouvrages et parchemins saisis chez les accusés. Il accumula dans sa maison de Mortlake une impressionnante bibliothèque réunissant les œuvres complètes de tous les plus grands philosophes et occultistes connus.
Pendant ce temps sa réputation de sorcier s’amplifia, et à la mort de Mary Tudor, il devint le principal astrologue et magicien de la Reine Elizabeth, c’est une véritable connivence qui unira Dee à sa Reine, il influa pendant cette période sur toutes les décisions importantes du pays. Elizabeth rendait très fréquemment visite à Dee dans sa maison de Mortlake, il y accumulait entre autre une collection d’objets insolites destinés à ses études et ses invocations.
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la suite..... http://www.oeildusphinx.com/John_dee.html
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Le premier livre donne le procédé pour invoquer les anges qui gouvernent les régions de la terre, la seconde partie traite de ceux qui gouvernent le temps, la dernière partie concerne la manière d’invoquer les anges supérieurs. » Voilà certainement un ouvrage qui influença Dee tout au long de sa vie. On dit qu’il fallut sept jours à Dee pour rédiger son écrit majeur la Monade Hiéroglyphique, livre dont l’interprétation fut controversée et qui donnerait entre autre le moyen de communiquer à distance ou d’influer sur l’esprit des gens