L’alimentation de demain pourrait comprendre de la viande synthétique. Plusieurs équipes de chercheurs y travaillent déjà
les animaux continuent de faire montre d’un piètre rendement nourriture ingérée/viande produite : le ratio protéines végétales ingérées/protéines animales produites varie de 4 pour 1 pour un poulet, à 20 pour 1 pour un bœuf en parc d’engraissement intensif. Le temps est peut-être venu d’envoyer paître Marguerite et de produire de la viande sans animaux. La viande in vitro, c’est déjà demain.
L’idée d’ersatz carné est surtout connue du grand public depuis qu’en avril 2008 l’organisation PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) a offert une récompense de 1 million de dollars à quiconque saurait mettre au point du poulet in vitro commercialisable d’ici à 2012. L’affaire n’est pas aussi fantasque qu’il y paraît. Les chercheurs produisent des tissus vivants en laboratoire depuis les années 1880, même si c’est le plus souvent à des fins médicales. En 1912, le Français Alexis Carrel, chirurgien et lauréat du prix Nobel, a commencé dans son laboratoire du Rockefeller
Institute for Medical Research de New York la culture de cellules cardiaques de poulet, et il est parvenu à maintenir en vie des lignées cellulaires durant plus de vingt ans. Cette expérience avait suscité un immense intérêt pour les techniques scientifiques laissant entrevoir une possible immortalité humaine. Ces dernières années, dans la recherche biomédicale, les cultures de tissus se sont banalisées et ont été perfectionnées jusqu’à permettre la création de tissus humains. La peau humaine cultivée en laboratoire est ainsi utilisée pour soigner les brûlés.
Créer des organes à des fins de greffe est une forme d’art. En revanche, produire suffisamment de viande pour satisfaire la demande mondiale nécessiterait une efficacité et des économies d’échelle façon Wal-Mart. Pour l’heure, même la production de viande à très petite échelle se révèle encore problématique. La Nasa finance ce type de travaux depuis des années dans le cadre de ses recherches sur l’alimentation dans l’espace. Le dernier projet en date, qui a été développé en 2001 au Touro College de Bay .
La commercialisation de la viande synthétique de bœuf reste cependant problématique, surtout en termes de coût et de goût. « Le prix de revient des protéines nécessaires à la fabrication d’un steak haché se chiffre en milliers de dollars », estime Douglas McFarland, éminent professeur de biologie musculaire à l’université d’État du Dakota du Sud. Et malheureusement, il ne suffit pas de supprimer l’animal vivant de l’équation pour résoudre tous les problèmes éthiques
Source : bienpublic.com
http://www.biovignal.fr/article-5.php3?id_article=2021